L’Homme a beaucoup plus besoin sur la Terre d’une conscience vibratoire que d’une conscience psychologique. Il a beaucoup plus besoin d’être ouvert dans sa conscience. Il a beaucoup plus besoin de comprendre avec rien ou de comprendre à partir de rien, que de comprendre à partir de quelque chose, parce qu’à partir du moment où l’Homme essaie de comprendre à partir de quelque chose, donc à partir des mots, il trahit sa capacité de vivre le vide, et il démontre son besoin de s’attribuer un peu les vertus de la vérité, alors que la vérité n’existe pas dans la réalité des mondes, puisque la vérité est franchement une dichotomie de l’être, une dichotomie de la perception et une invitation à saisir simplement ce qui nous plaît, au lieu de saisir le Tout qui peut très souvent nous déplaire.
Mais qu’est-ce que ça veut dire le Tout, parce que le Tout nous a été présenté sous les formes philosophiques et sous les formes spirituelles de l’Occident ou de l’Orient ? Mais qu’est-ce qu’il représente en réalité le Tout ? Ce fameux Tout, ce fameux “Tout-Tout” que tout le monde cherche, le Tout que les Hommes sont allés chercher aux Indes, le Tout que les Hommes sont allés chercher dans la mystique de la chrétienté, le Tout que les Hommes sont allés chercher dans la Cabale Juive, le Tout que les Hommes sont allés chercher dans le Coran, en réalité, un jour, l’Homme découvrira que le Tout n’est pour lui qu’une façon d’exprimer un degré quelconque d’infinité qui ne fait pas partie de la particularité de son espèce. Donc dans la mesure où l’Homme sent ou perçoit le Tout comme étant une vertu appartenant à son espèce, une vertu spirituelle, une caractéristique nirvanique, une caractéristique joyeuse comme le Ciel du Chrétien, l’Homme découvrira éventuellement que ce Tout fait partie des illusions spirituelles de l’involution, qu’il fait partie de la mémoire de la race, à laquelle n’appartient pas l’Homme conscient.
Alors vous direz : “mais, qu’est-ce qu’est le Tout”... Le Tout est le point dans l’évolution, le développement de la conscience, où l’Homme prend un contrôle total de ses émotions. À partir du moment où il prend conscience totale de ses émotions et un contrôle total de ses émotions, il est dans le Tout, c’est-à-dire qu’il est dans l’absence de la division, il est dans l’absence de la dualité. Et à ce moment-là, il est près, dans un sens, très près dans un sens, de son être solaire. Qui représente quoi ? Qui représente un point d’inflexion de lumière dans sa mortalité et qui lui permet, sur le plan matériel, comme sur d’autres plans, d’être en mesure de prendre mesure, de ce que nous appelons l’infinité, c’est-à-dire des choses qui ne se mesurent pas, des choses qui dans leur construction systématique apportent vers notre mental la notion du mystère. Nous avons utilisé les mots pendant l’involution comme des chefs-d’œuvre de la construction psychologique, nous les avons appelés : l’œuvre oratoire, nous les avons appelés : l’œuvre philosophique.
Nous avons donné aux mots tellement d’importance qu’ils sont devenus au cours de l’involution la tapisserie ou le tapis qui délimitait la mémoire de la race et qui empêchait l’Homme de sentir sa propre infinité, et qui lui empêchait de découper au couteau de la vibration les différents aspects de ce Tout, que l’on a toujours voulu conquérir par la spiritualité et qui en fin de compte, nous a toujours servi de mesure de notre impuissance. Ce ne sont pas les mots qui sont importants pour l’Homme, ce sont les vibrations. La Lumière crée des ombres, les ombres sont des mots, mais la lumière en soi est énergie, la parole en soi elle est Énergie, et l’Homme peut créer avec cette parole ce qu’il veut, dans la mesure où il est libre de la mémoire de la race. Et c’est à partir de ce moment-là, dans l’évolution, que l’Homme fera la conquête du Tout, et qu’il aura finalement compris que dans le visible comme l’invisible, il existe des êtres, des Intelligences, des organisations, des systèmes, des forteresses, des pouvoirs qui cherchent constamment à substituer des valeurs, pour la réalité conquérante de son Esprit qui n’est qu’au début de son expression.